COLLABORATIONS
important : […] <- commentaire provisoire pour dire ce que l'on veut faire, si possible les mettre en gras.
4/11/1999
Bonjour Eleanor,
Tu trouveras certainement ça vieux jeu, mais pour une fois, j'ai souhaité faire abstraction des mails. Alors comme ça, c'est toi qu'ils ont choisi… Cette décision me procure le sentiment de joie de te voir voler de tes propres ailes, et la déception de ne pas être à ta place.
Ici, rien n'a changé depuis la semaine où tu es partie. Les jours continuent de défiler inlassablement, Chocolat s'est encore fait les griffes sur le canapé, Marc a encore renversé son café sur ses notes, et moi, comme d'habitude, j'ai commencé la lecture du journal dans notre labo, à la seule différence que cette fois-ci, tu n'es pas là.
Je me rends compte que je ne cesse pas de parler de moi, mais au final, ce qui m'intéresse, c'est toi. Comment est ton labo ? Comment sont tes collègues ? Comment est ton nouveau site ? J'ai entendu dire qu'il y avait un léger manque de classe D, mais rien de grave je suppose, sinon le directeur du site aurait déjà pris des mesures.
En bref, j'espère que tu t’intégreras bien dans ce nouveau site parmi les autres chercheurs qui y ont été mutés en masse ce mois-ci.
Ton Auguste qui t'aime.
9/11/1999
Bonjour Auguste,
Tu ne peux pas savoir comme recevoir une lettre de toi me fait du bien. Non pas que l'ambiance ici soit désagréable, mais j'ai l'impression que, pendant ces deux semaines depuis que je suis arrivée, personne ne m'a réellement parlé. Bien sûr les autres chercheurs qui ont été mutés avec moi partagent le même avis, et on en discute de temps à autre, mais nos bureaux ne sont pas proches du tout (ce Site est gigantesque, tu n'as pas idée), et au final je me sens bien seule dans mon petit laboratoire.
Mes techniciens sont plutôt froids…
Mais ne t'inquiète pas, à part ça, je vais bien ! Mes recherches avancent, et il semblerait que j'ai bientôt l'opportunité de participer à une conférence sur ton Site ! Je te tiens au courant.
Eleanor.
14/11/1999
Chère chercheuse en herbe,
Je suis heureux de t'annoncer que mes recherches sur la colonie de parasites que j'étudie depuis bientôt un mois commencent à porter leurs fruits.
Tu serais surprise de voir la façon avec laquelle ces petits individus gèrent les périodes de crise telles que le manque de nourriture. Laisse-moi tout d'abord te rappeler leur particularité. Ces étranges créatures semblent répartir leur population en plusieurs castes. La première est celle des guerriers, la seconde celle des ouvriers, et la dernière celle des nourrisseurs. Les nourrisseurs ne sont autre que de simples individus à la masse graisseuse sur-développée. Lorsque la colonie se retrouve en manque de nourriture, les autres castes se mettent à dévorer les nourrisseurs.
Jusque là, rien de bien impressionnant, ça n'est pas la première espèce cannibale que nous observons, mais c'est lorsqu'une pénurie de nourrisseurs se fait sentir que cela devient intéressant. En effet, les guerriers et les ouvriers les plus faibles dans leur domaine respectif se séparent peu à peu du reste de la colonie. De plus, leur masse graisseuse augmente de manière phénoménale. Ces individus semblent par la suite prendre la place des nourrisseurs, se faisant alors dévorer par leurs congénères.
Je trouve fascinant la façon qu'a cette espèce à sacrifier des individus d'une caste dite "supérieure" pour combler ses besoins en transformant ces derniers en membres de la caste considérée comme "inférieure".
J'espère ne pas t'avoir trop ennuyé avec mes recherches, et j'espère aussi de tout cœur que tes relations avec tes collègues vont s'améliorer.
Hâte de te revoir sur le site,
Auguste.
04/12/1999
Cher Auguste,
J'espère que mon silence ne t'a pas inquiété. J'étais tellement absorbée par la rédaction de mon dernier article que j'en ai fini par négliger ma santé. Rien de bien grave, ne t'en fais pas : j'ai juste perdu beaucoup de poids, et le médecin - un type odieux ! - a dû m'arrêter une semaine. Je suis désolée de n'avoir pas pu donner la conférence chez toi, j'espère tout de même que Sophie a été à la hauteur.
En parlant de Sophie, elle et les autres chercheurs mutés avec moi - déjà un mois - me fréquentent de moins en moins : prends cette réflexion comme les caprices d'une jeune fille si tu veux, mais j'ai l'impression que je ne suis "plus assez bien pour eux" (j'ai l'impression d'avoir à nouveau 10 ans…) et qu'ils préfèrent même m'éviter depuis que je suis revenue. J'ai déjeuné seule tous les jours cette semaine. Je ne sais pas ce que j'ai fait de mal, mais tant pis : mes recherches sont trop intéressantes pour que j'ai le temps de m'occuper de ça. Je n'ai pas beaucoup de résultats, tu sais ce que c'est, les archées c'est capricieux. Mais j'y arriverai.
Je n'ai pas grand chose d'autre à raconter, malheureusement, et j'ai rendez-vous avec le Directeur de recherche. Je t'aime, Auguste. A bientôt.
Eleanor
P.S. : tes parasites ont l'air très intéressants ! J'espère que tu pourras en tirer quelque chose et m'en dire plus bien vite.
4/11/1999
Chère Eleanor,
C'est moi qui t'ai tout appris, et c'est toi qu'ils envoient là-bas, comme quoi, l'élève a dépassé le maître. Après avoir volé mon cœur, voilà que tu voles mon poste, et je me retrouve ainsi seul, assis dans mon fauteuil, et je contemple sans jamais m'en lasser, les photos de notre passé.
J'espère que tu es heureuse, et que ton attitude rêveuse n'a aucunement entaché ta réputation de bosseuse. Je ne te connais que trop bien, ton esprit s'apparente à un labyrinthe dans lequel tu ranges tout ton savoir, mais où souvent tu te perds et vadrouille au fil du hasard, te contentant de suivre un chemin variant au gré des paysages et ne retrouvant sa route qu'à l'aide des conseils d'un vieux sage.
Ici les tests ont perdu de leur saveur, et depuis ton départ, je me sens on ne peut plus seul au milieu des blousards. Malgré ton absence, je continu mes recherches, et j'attends ton retour en France avec l'impatience que tu me connais lorsqu'il s'agit d'un être cher à mon cœur.
Ton fidèle Auguste
CONTES
- -
- Du Mystique Au Scientifique
- AFAL
- Dépassés par les événements
- Il reviendra
- Ràla acte 1 : Et la cigale dansa
- L'évolution de la définition du terme SCP de la préhistoire à nos jours
- La fin de la routine
- 1534
C'est bien lorsque l'amorce fantastique
Se conforme aux forces si dogmatiques
Que mon cœur par nature heuristique
Se meurt des mœurs alors tant anthropiques.
C'est quand vacille le prologue épique
Au sens équivoque et énigmatique
Qu'agit la pratique mathématique
Homologue aux apologues héroïques.
Les cas de réponses catégoriques
Font leçons de zététique aux sceptiques
Dont la situation ascétique
Les confonds en matons antipathiques.
Elias Zap ne voyait pas la route depuis l'arrière du camion dans lequel il était embarqué, mais il pouvait aisément s'imaginer l'aspect chaotique de cette dernière. Les quelques agents, assistants et autres docteurs avec lui ne faisaient pas exception aux secousses et chacun y allait de son astuce pour se cramponner le mieux possible. Hors de question de demander au conducteur de ralentir. Le groupe rentrait d'une mission d'investigation sur un site suspect et Elias Zap était déjà en retard pour accueillir les deux docteurs venus du Site-Aleph. Le camion ne disposait pas d'un quelconque moyen de transmission, il était donc impossible de communiquer avec le Site-Beth pour prévenir du retard durant ces deux jours de trajet. De toute façon, le site n'était plus très loin.
La trappe séparant l'arrière du camion de la cabine s'ouvrit et le visage du conducteur y fit son apparition :
- Monsieur Al-Kirib ? Vous devriez v'nir voir…
- Que se passe-t-il ? Un problème devant ?
- Oui monsieur. Je me répète mais… vous devriez vraiment venir voir.
- Hmm… Très bien j'arrive.
L'agent vétéran en charge de l'expédition, Mustafa Al-Kirib, se leva du fond du camion et entama la remontée laborieuse au milieu des autres passagers, secoué par les diverses secousses dues à la route. Elias lui lança un regard interrogateur auquel il se contenta de répondre par un simple haussement d'épaules. Il fini par atteindre la trappe et se baissa pour voir au travers. Il sembla sur le coup totalement désorienté, puis prononça doucement :
- Mais qu'est-ce que…
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le camion pila net avant de se mettre à zigzaguer puis percuta un obstacle. Tous les passagers à l'arrière furent projetés plus ou moins violemment. La tête du docteur Zap heurta avec force l'une des parois du camion et le choc le fit sombrer dans l'inconscience.
Lorsqu'il revint à lui, Elias put entendre une multitude de balles fuser aux alentours. Il remarqua alors le visage penché au-dessus de lui et réussit à démêler sa voix du fond sonore :
- VOUS ALLEZ BIEN ?! hurlait l'homme penché au-dessus de lui.
- Hein… Quoi…? parvint à articuler de façon laborieuse Elias qui se remettait à peine du choc.
- EST-CE QUE VOUS ALLEZ BIEN MONSIEUR ?! hurla à nouveau l'homme qui, après une rapide analyse visuelle, semblait être un docteur lui-aussi.
- Euh… OUI. OUI JE VAIS BIEN… hurla le Dr Zap par-dessus les sons ininterrompus de cette pétarade.
- POUVEZ-VOUS ME DIRE VOTRE NOM ?! hurla-t-il à nouveau. La procédure classique, se dit Zap.
- OUI Je… JE SUIS ELIAS ZAP !
- Très bien… Se dit le mystérieux docteur presque pour lui-même.
Il se releva rapidement et parti en courant, probablement afin d'aller secourir d'autres blessés. Elias se redressa alors en position assise et inspecta du regard l'endroit où il se trouvait. C'était une sorte de pièce dont une partie avait été comme éventrée — une explosion peut-être — et dont le sol était jonché de bouts de ferraille en tout genre ainsi qu'un large amas de sable. Le sol semblait parsemé de bouts de verre qui reflétaient vivement les rayons du soleil. Elias comprit immédiatement où il se trouvait, il s'agissait ni plus ni moins de la zone de détente du Site-Beth. Que pouvait-il bien être arrivé ? Elias tourna la tête en guise de réponse. Il vit un sillon de sable qui menait jusqu'à lui. On l'avait tiré à l'abri, quelle chance. Hors du couvert improvisé, des agents, armes à l'épaule, se retranchaient et faisaient de temps en temps feu dans la direction d'où semblaient provenir des tirs supposés ennemis. Elias tourna encore la tête, il ne comprenait pas tout. C'est là qu'il la remarqua alors. Une femme, blonde, recroquevillée sur elle-même, la tête entre ses bras repliés. Il décida de s'approcher calmement en tendant le bras de façon pacifiste. La jeune femme releva la tête puis… sursauta. Sur son visage se lisait une terreur sans nom que chaque coup de feu semblait accroître. Ces derniers n'avaient d'ailleurs cessé de diminuer en intensité, avant de finalement s'estomper totalement, ramenant le site au seul bruit des quelques incendies disséminés un peu partout sur la toiture qui ne s'était pas déjà effondrée. Une main se posa sur l'épaule d'Elias. C'était celui qui l'avait sauvé :
- Laissez, je vais m'en occuper, lui dit ce dernier avant de se pencher vers la jeune femme, son amie semblerait-il.
Elias se releva alors, puis se tourna vers le capitaine Al-Kirib. Il semblait avoir reçu une balle au niveau du bras, mais celle-ci ne l'avait apparemment que frôlé.
- Mais qu'est-ce que c'était que ça, capitaine ?
- Des opportunistes… Il s'agissait sans aucun doute d'une bande d'opportunistes de je ne sais quelle organisation. Peut-être même de simples pillards, je n'en sais rien à vrai dire. Ils sont tous morts, mais nous avons subi quelques pertes nous aussi. Il marqua une pause avant de reprendre. Les agents Raynaud et Vernet ne reverront jamais leurs familles…
Emna Abdelnor, la seconde plus gradée après le capitaine parmi les membres de l'expédition, semblait pensive.
- Tu penses à quelque chose Emna ? demanda Mustafa.
- Je me disais juste que… ça semble bizarre. Le site est en feu, il n'y a plus aucune personne présente ici, et aucune aide ne semble avoir été envoyée par les autres sites. J'ai juste peur que ce qui semble être arrivé à Beth sois plus grave que prévu. Ce genre de délai avant l'envoi des secours ne fait pas vraiment partie de la procédure habituelle. On devrait tenter de contacter Aleph dès maintenant.
Un agent qui jusque là était resté assis à écouter la discussion s'insurgea :
- Je pense plutôt qu'on devrait rejoindre au plus vite l'aérodrome du Site-Beth et décoller d'ici. C'est à seulement huit kilomètres, quatre si on coupe par la montagne.
Des voix d'approbation se firent entendre parmi les autres agents, docteurs et assistants encore en vie. Elias se raidit à l'idée de partir immédiatement :
- Il est… Il est hors de question que j'abandonne toutes mes recherches !
- Soyez raisonnable docteur, elles ont cramé vos recherches. Regardez un peu le site, s'écria un assistant.
- Pas celles dans mon labo. Je… Je n'ai pas l'impression que l'incendie ait progressé dans les sous-sols du site. C'est extrêmement important, je ne peux pas abandonner toutes mes recherches, c'est… toute ma vie…
- Hors de question qu'on descende, allez mourir seul ! lui cracha un agent dont le bras était entouré d'un bandage rouge sang.
- On va pas tous crever pour vos recherches ! hurla un autre.
- Moi aussi je suis pour descendre.
C'était le docteur qui avait sauvé Elias qui venait de prendre la parole.
- Le Dr Aloices a été blessée et j'ai besoin d'un matériel adapté pour la soigner. Est-ce que vous pensez que l'on pourra trouver de quoi la soigner là-dessous Dr Zap ?
Elias le regarda de façon reconnaissante avant de finalement hocher la tête.
- Très bien, alors j'en suis, reprit l'inconnu.
- Et vous êtes qui vous d'abord pour prendre des décisions, hein ? Je vous ai jamais vu ici, rétorqua le second docteur de l'expédition, le docteur Emmanuel Diot.
- Je suis le docteur Flauros Haures. Je viens du Site-Aleph.
Elias compris alors pourquoi l'homme avait été si satisfait d'entendre son nom. C'était eux qu'il était censé accueillir sur le site.
- Mais quel nom à la c-…
- Silence ! tonna Mustafa avant de laisser le Dr Haures reprendre là où il en était.
- Avec moi se trouve le Dr Aloices. Nous étions en vol pour l'aérodrome du Site-Beth lorsque notre avion a subi des sortes de turbulences avant de se crasher.
Il lança un regard furtif en direction d'Ariane. Elle lui sourit du mieux qu'elle put en retour.
- Elle est blessée et je dois impérativement trouver du matériel médical, reprit-il.
- De plus, il ne faut pas oublier qu'il est possible de trouver de quoi communiquer avec Aleph, l'antenne semble encore intact, dit-il en pointant du doigt la grande tour abritant radars et antennes qui surplombait le site.
Des chuchotements se firent entendre dans l'assistance. Emna prit finalement les devant et trancha :
- Si Aleph est tombé, il est inutile de se rendre à l'aérodrome, et s'il est encore là, alors il pourront bien nous attendre deux heures de plus. N'oubliez pas non plus que la vie d'une personne est potentiellement en jeu, et je ne souhaite pas en être tenue responsable.
- De plus… commença Elias, les survivant se sont très probablement réfugiés dans le bunker du site. Nous ne pouvons pas partir sans être sûrs qu'il ne reste plus personne sur place.
Le silence se fit, chacun réfléchissant à ce qui lui paraissait le plus sensé. Le capitaine Al-Kirib prit la parole :
- En tant que dirigeant de cette expédition, c'est à moi qu'il revient de prendre cette décision, du moins pour les agents présents. Nous allons descendre, c'est un ordre. Pour les autres, libre à vous de choisir. Vous pouvez sinon nous attendre ici le temps de récupérer les recherches du Dr Zap ainsi que le matériel demandé par le Dr Haures.
- Et on va se gêner tiens… Ricana le Dr Diot.
Mustafa se contenta de l'ignorer. Le Dr Aloices, elle, lança un regard glacial au Dr Diot qui visiblement n'accordait que très peu d'importance à sa vie.
Un petit groupe se forma alors, composé des docteurs Aloices, Haures et Zap, ainsi que de Mustafa, Emna et des quatre autres agents encore en état de combattre. Il partirent alors en direction du monte-charge qui menait aux profondeurs du site.
—
L'étroite cabine du monte-charge crissait le long du conduit. L'éclairage du générateur de secours vacillait et le sol tremblait. Cet équipement, vestige de l'inauguration du site, était vieux mais miraculeusement opérationnel. Cela faisait maintenant deux mois qu'il avait été décidé de le changer par un plus récent, plus moderne, plus performant — quoi que performant veuille dire pour un monte-charge —, mais comme à chaque fois, la mesure avait traîné et rien n'avait encore été fait. La lumière rouge indiquant le niveau actuel se promenait sur le cadran. Premier niveau, deuxième niveau, puis troisième, quatrième… Le monte-charge s'arrêta finalement avec brutalité, une cloche retentit, puis les portes s'ouvrirent. Il donnait sur un vaste et profond couloir aux murs recouverts d'impacts de balles et de tâches de sang. Des corps jonchaient le sol. Certains étaient des SCP, Elias les reconnut, il avait travaillé avec. D'autres étaient de simples scientifiques ou agents massacrés par une quelconque entité. Mustafa regarda Elias puis lui dit sur un ton professionnel :
- Passez devant, on vous suit…
- On… Nous ne sommes pas au bon niveau. Répondit Elias en ré-appuyant frénétiquement sur le bouton de l'élévateur. On devait descendre encore d'un niveau.
Malgré ce pseudo-argument, le capitaine ne broncha pas et laissa le soin à Elias de s'engouffrer en premier dans le corridor obscur.
Le docteur ravala sa salive avant de faire le premier pas. Les ombres des membres du petit groupe se projetaient sur les murs et au travers des larges vitres parcourant les divers bureaux et laboratoires. Quelque chose craqua alors sous le pied d'Elias, le faisant sursauter. Ariane lâcha un petit cri de surprise elle aussi. Elias voulut savoir sur quoi il avait le pied posé, mais la lumière rouge clignotante et les quelques néons faiblissants alimentés par le générateur de secours ne le lui permettaient pas. Il continua sa progression, lente et minutieuse, dans le complexe souterrain déserté par son personnel. Le Dr Haures restait quant à lui surprenamment calme malgré le décors sinistre qui se prolongeait dans l'obscurité.
Les vitres tâchées de sang reflétaient le groupe qui franchissait avec prudence les corps et objets qui recouvraient le sol — autrefois blanc mais désormais écarlate — du couloir.
- C'est encore loin ? chuchota Emna.
- Non, on va emprunter l'escalier de service. Le labo n'est pas très loin, il se trouve en face du bunker de l'étage.
- Okay, lui souffla-t-elle, aux aguets.
Le groupe progressait lentement, examinant chaque corps qu'il dépassait afin de retrouver un survivant à ce carnage. Soudainement, Elias reconnut une voix qui lui était familière. Elle appelait son nom :
- Dr Zap… Aidez-moi…
C'était Rémi, un anormal résident du site, la main droite plaquée sur sa poitrine. Son anomalie, un bras droit surdimensionné recouvert d'écailles, était difficile à cacher, mais son comportement lui avait valu le droit à un semblant de liberté au sein du site. Un fusil se braqua pourtant sur lui.
- Raïb, qu'est-ce que tu fais ? S'étonna Al-Kirib.
Raïb était une recrue récente parmi les agents du Site-Beth. Recruté peu de temps après la perte de sa famille disparue dans des conditions mystérieuses, il a toujours suspecté un individu anormal d'être à l'origine de ce drame.
- Raïb, je ne te le répéterai pas : baisse ton arme.
- Aidez-moi… Insista Rémi qui semblait souffrir le martyr, la main gauche tendue vers Raïb.
- Ne fais pas un pas de plus ! lui cria le jeune agent en armant son fusil.
Mais malgré cela, Rémi continuait désespérément à avancer, le regard vide. Petit pas par petit pas. Le corps chancelant.
Raïb tremblait au fur et à mesure de l'avance inexorable de l'abomination.
Son doigt était posé sur la gâchette, près à faire feu. La créature continuait à avancer. Elle arrivait, elle allait le toucher de ses longues griffes, il le fallait, il fallait qu'il fasse feu. Il allait appuyer sur la détente lorsque soudain, Rémi s'effondra sur le sol. Elias se précipita vers lui et le retourna sur le dos. C'est alors qu'il s'en aperçut. Sous la main droite surdimensionnée de Rémi se cachait en fait une large et profonde plaie d'où s'était écoulé une quantité importante de sang. L'anormal avait tout simplement succombé à sa blessure.
Raïb haletait. Le capitaine dut lui-même lui faire baisser son arme avant de lui lancer un regard noir.
Le Dr Zap, lui, se tourna vers le Dr Haures, le suppliant du regard d'aider ce pauvre et malheureux Rémi, mais seul le regard glaçant et fataliste du médecin lui fut retourné. Elias se contenta alors de marquer un silence, les yeux tournés vers le cadavre de la créature mais évitant pourtant de fixer son corps mutilé.
C'est finalement Haures qui brisa le silence :
- Je crois qu'Ariane se sent mal, il faudrait se dépêcher.
- Oui… Tu as raison, allons-y, répondit Elias, un peu perdu dans ses pensées.
À peine eut-il fini cette phrase que le groupe entendit un vague craquement. Ils se regardèrent les uns les autres. Ça ne venait pas d'eux.
- Nous ne sommes pas seuls, on devrait se dépêcher, insista Mustafa.
Les autres acquiescèrent et le groupe reprit la direction des escaliers.
Ces derniers donnèrent sur un second étage dont le générateur de secours en charge de l'éclairage n'avait semble-t-il pas tenu. Emna alluma une lampe torche qu'elle fixa sur son arme. Raïb et Mustafa firent de même. Le groupe avançait lentement. Il y avait quelque chose d'autre ici, ils le savaient.
Arrivé dans son laboratoire, Elias indiqua à Haures la pièce adjacente.
- Vous trouverez du matériel médical là-bas.
Le Dr Haures hocha la tête avant d'y entraîner le Dr Aloices. Raïb les y accompagna.
Elias fit aussi vite que possible. Il prit une mallette et commença à fouiner dans tous les recoins du laboratoire. Il rassembla tout un tas de feuilles, de disques durs, de calepins et de photos. Il fit alors le tour de la pièce, s'assurant qu'il n'oubliait rien de trop important. Il aperçut son ordinateur. Il l'alluma afin de supprimer les informations compromettantes avant son départ. Il supprimait une par une toutes les entrées des bases de données auxquelles il avait accès. Demande de financement pour le projet 223-FR-74 : supprimée. Recherche de volontaires pour l'étude 056-FR-001 : supprimée. D*mand* d* r*mplac*m*nt d*s clavi*rs : supprimée. C'est alors que l'une d'elle, un message audio, attira son attention. Il l'ouvrit et le message, presque volume à fond, commença la transmission automatiquement :
"AVIS À TOUS LES MEMBRES DU PERSONNEL AYANT SURVÉCU, ICI O5-1. LES RAPPORTS EXTÉRIEURS FONT ÉTAT D'UNE RÉACTION EN CHAÎNE À L’ÉCHELLE GLOBALE. FINI DE SÉCURISER, DE PROTÉGER, DE CONFINER, IL EST L'HEURE POUR NOUS DE SURVIVRE.
BIEN QUE LES ENTITÉS DE TYPE THAUMIEL AIENT ÉTÉ TOUTES DÉTRUITES, NOUS AVONS TROUVÉ UN MOYEN DE REMÉDIER À CETTE SITUATION."
Du bruit se fit entendre un peu partout. Ce qui semblait se cacher jusque là allait être attiré par le son. Elias aurait pu le couper, mais cela semblait expliquer la situation actuelle. Il s'empressa de sortir un des calepins qu'il avait ramassé pour noter la suite des informations.
"IL EXISTE UN SCP QUI POURRAIT INVERSER LA TENDANCE. SEULEMENT AFIN D'ÉVITER QUE CELUI CI SOIT UTILISÉ À MAUVAIS ESCIENT, DES PARTIES ESSENTIELLES LUI ONT ÉTÉ ENLEVÉES ET DISSÉMINÉES DANS LE MONDE PAR LA FONDATION.
LA PARTIE PRINCIPALE SE SITUE A MOSCOU, DANS UN BUNKER SOUS LE KREMLIN. NOUS SOMMES EN TRAIN D'ESSAYER DE SÉCURISER CE SITE AVEC LES TROUPES RESTANTES.
CEPENDANT NOUS AVONS BESOIN DES PARTIES MANQUANTES. VOTRE MISSION EST D'ESSAYER DE LES RETROUVER ET DE LES RAMENER À MOSCOU AUSSI VITE QUE POSSIBLE. FAITES ATTENTION TOUTEFOIS, UNE ÉPIDÉMIE DE SCP-008 A ÉTÉ CONSTATÉE DANS LA VILLE, AINSI QUE DE NOMBREUX CAS DE SCP-610 PARTOUT EN RUSSIE.
RIEN N'EST ENCORE PERDU. À VOUS DE JOUER.
LES EMPLACEMENTS DES PIÈCES SONT LES SUIVANTS : …"
Le Dr Zap gribouilla les coordonnées aussi vite que possible. C'est alors qu'il entendit un premier coup de feu, et du sang gicla sur lui. À quelques mètres seulement de ses pieds s'étendait le cadavre d'une entité humanoïde de type caucasienne qui sembl- non, ça n'était pas le moment de commencer une analyse approfondie. D'autres arrivaient et la survie du groupe semblait désormais entrer en jeu.
- Dépêchez-vous bordel ! Ils sont trop nombreux pour nous ! hurla Mustafa.
Elias hocha la tête. Il glissa le calepin dans sa poche puis se leva sans prendre la peine d'éteindre son ordinateur.
- Il faut retrouver Flauros et Ariane, cria-t-il à son tour pour couvrir le bruit des tirs et les hurlements des montres qui leur fonçaient dessus.
- On vous suit, lui répondit Emna.
En entrant dans la pièce d'à côté, Elias aperçut Ariane et Flauros en train de rassembler divers objets médicaux dans une sacoche marquée d'une croix rouge pendant que Raïb limitait tant bien que mal l'arrivée des monstres.
Haures le regarda et lui fit un signe de la tête indiquant qu'il avait fini.
Le groupe repartit en courant de là où il était venu, mais Elias ne put s'empêcher de lancer un coup d’œil dans la direction du bunker. Peut-être y avait-t-il des survivants cachés à l'intérieur. Ses espoirs furent néanmoins vite réduits à néant. La porte était grande ouverte, une pile de cadavres immense au centre. Une jambe se trouvait dans l'ouverture. Probablement une énième personne venue trop tard qui avait alors bloqué la fermeture de la porte avec son pied, dans l'espoir qu'on l'y laisserait entrer. Cela avait finalement coûté la vie à tous ceux à l'intérieur du bunker.
Elias se retint de vomir.
Mustafa, qui se trouvait derrière lui, lui prit l'épaule et le tira de force en direction des escaliers. Elias allait le suivre, mais un léger mouvement dans la pièce-cercueil attira son attention. De sous un cadavre sorti ce qui semblait être un homme, mais la faible lumière empêchait d'y voir clairement.
Il n'y avait pas le temps pour faire usage de politesse. Le Dr Zap se contenta de faire signe à l'homme de se dépêcher. C'est seulement lorsque ce dernier se trouvait dans l'encadrement de la porte qu'une fine raie de lumière permit de voir son visage. L'entité avait la carrure d'un homme, mais la peau de son visage était grise, parsemée d'une multitude d'éclat de cristaux de diverses couleurs.
- 1401-FR… Murmura Elias, reconnaissant l'anomalie qu'il avait étudié avant que tout ne dégénère.
- Docteur… Lui répondit l'abhumain d'un ton suppliant.
Il n'y avait pas le temps pour négocier, et Elias se remit à courir, suivit par 1401.
La course poursuite reprit de plus belle. Chaque créature qui approchait se faisait déchiqueter par les salves de tirs précis des trois agents, mais leur nombre incroyable leur permettait de continuer à gagner du terrain, comme une déferlante submergeant une digue.
- Le monte-charge, droit devant, hurla Elias.
La délivrance n'était plus bien loin. Tous le regardèrent, et Raïb, déconcentré, entendit une fraction de secondes trop tard la monstruosité qui se jetait sur lui. Elle le projeta à terre avant d'être instantanément tuée par les tirs de Mustafa, mais Raïb n'eut pas le temps de se relever que les autres lui arrivaient déjà dessus. Il disparut alors dans une véritable marée morbide, avalé par la vague humanoïde qui se déchaînait dans l'étroit couloir.
Malgré cela, le groupe continua de courir. Le monte-charge était proche. Ariane y entra, suivie d'Haures, puis Emna, Mustafa, 1401, et enfin Elias, mais un de ces monstres s'accrocha alors à la mallette de ce dernier avec rage. Les portes commencèrent à se refermer, mais la créature ne voulait pas lâcher. Elias regarda en direction d'Emna et Mustafa dans l'espoir qu'ils la tuent, mais ils semblaient être en train de recharger leurs armes. Finalement, Elias n'eut d'autre choix que d'abandonner ses précieuses recherches aux mains du dégénéré.
Les épaisses portes se refermèrent et les entités s'y jetèrent, tapant de toutes leurs forces dans l'espoir de les briser, mais c'était en vain.
Le monte-charge entama alors sa lente remontée vers la surface.
Emna dégaina alors soudainement son arme et la pointa dans un coin de l'élévateur. Dans le prolongement de son Five-seveN 5.7mm, on pouvait apercevoir une petite silhouette recroquevillée. Ariane réagit immédiatement en abaissant le bras d'Emna, mais l'agent le remonta aussitôt, replaçant ce qui était en fait une petite fille dans sa ligne de mire.
SCP-1401-FR ouvrit la bouche, comme pour protester, mais seul un frêle gémissement en sortit, l'incitant ainsi à retourner dans le fond de la petite cage grinçante. Le Dr Zap fut le seul à remarquer se détail dans l'agitation qui entourait Emna.
- Mais vous êtes folle ? Qu'est-ce qui vous prend de la braquer comme ça ? C'est une enfant ! s'exclama le Dr Aloices, paniquée.
- Tu en connais beaucoup des enfants qui survivent dans un sous-sol infesté de zombies ? Renchérit Emna, le regard fixe sur sa cible.
Cette dernière se recroquevilla encore un peu plus, détournant le regard des rainures spiralant à l'intérieur du canon dirigé vers elle.
- Emna a raison, compléta le Dr Haures, je la reconnais. Il s'agit de SCP-916-FR. J'ai eu l'occasion par le passé de me pencher sur son cas, et je vous recommande de ne pas trop vous en approcher.
- Je vous ordonne de la laisser tranquille ! S'insurgea le Dr Aloices. Un blanc tomba, et elle en profita pour se rapprocher de 916, s'agenouillant devant elle.
La pression retomba finalement devant l'insistance d'Ariane.
Mustafa posa sa main sur l'épaule d'Emna :
- C'est bon, maintenant, on va à l'aérodrome, lui dit-il. Tout ira bien tu verras…
Elias tenta de s'interposer :
- Euh… En fait, non, nous n'allons pas à l'aérodrome, dit Elias avec gêne, se sentant comme coupable de leur annoncer que ça n'était pas fini.
Il sorti alors le calepin de sa mallette, le tout devant le regard interrogateur de ses compagnons d'infortune, puis il dit la voix un poil nouée :
- En fait, nous allons à Alep.
Tom gisait là, allongé sur le sol, inanimé. Sa poitrine avait arrêté de se soulever, la vie semblait avoir déserté son corps comme elle avait déserté celui de Paul quinze minutes auparavant. Ce dernier reposait dans les bras d’Élisabeth. Des larmes coulaient sur les joues de la jeune stagiaire avant d'aller percuter le front moite du défunt. Éric se tenait la tête entre les mains, ses lunettes posées à côté de lui, incapable de revenir à la réalité, le visage creusé par de profondes cernes et le regard perdu au milieu d'un océan de désespoir capable de faire abandonner le plus courageux des hommes. Anne se rongeait frénétiquement ses ongles jusqu'à s'en faire saigner le bout des doigts, comme si la douleur pouvait lui faire oublier l'espace d'une seconde tout ce qui se passait autour d'elle.
Il faisait sombre. L'air était lourd et la situation pesante. Peu de personnes étaient encore capables d'apporter leur aide, et encore moins le voulaient. C'était comme une bombe que chacun essayait de transmettre à la personne adjacente avant qu'elle ne lui explose dans les mains. Les employés encore debout fuyaient leurs responsabilités à tours de rôles. Certains cherchaient des excuses minables, d'autres avouaient leur lâcheté. Étrangement, c'était dans le noir dû à la panne de courant que Cédric arrivait à voir la vraie nature de ses collègues qui se défilaient devant la tâche qui leur était assignée. Émilie qui était jusque là restée assise sur une chaise, sa main droite pianotant rapidement sur l'un des rares bureaux qui n'avaient pas été déplacés, se sentit tout d'un coup obligée d'agir. Lorsqu'elle se leva, tout le monde se tourna vers elle, le regard interrogateur pour certains, soupçonneux pour d'autres, et admiratif pour les plus épuisés.
Elle avança lentement, perdant de sa confiance en elle à chacun de ses pas, son esprit cherchant une excuse qui pourrait lui permettre, tout comme l'avaient fait ses collègues, de se débiner. Cela lui avait paru bien simple lorsqu'elle était encore loin de devoir le faire, mais maintenant elle commençait à se dire que c'était peut-être une mauvaise idée. Après tout, deux hommes, aussi robustes étaient-ils, sont morts. Quelqu'un lui tendit l'objet qui avait jusqu'à présent posé tant de problèmes, et une autre personne poussa une chaise pour qu'elle y grimpe. La prise tremblante de cette-dernière n'était en rien rassurante, et Émilie aurait de loin préférée tenir cette chaise elle-même. Elle y posa une jambe, puis une autre, sa figure se crispant à chacun de ses mouvements comme si une douleur incomparable lui saisissait les tripes à chaque fois qu'elle approchait de son objectif. Tous retenaient leur souffle, se demandant si tout cela allait bien se finir, ou si comme si qui l'avaient précédé, elle allait être victime d'une décharge électrique digne d'un coup de tonnerre administré par Zeus lui-même. Émilie déplia ses jambes aussi calmement qu'elle le pouvait, toujours secouée par les insupportables tremblements de son porteur. Après ces cinq heures passées dans le noir et ses multiples tentatives ayant menée à des échecs, voire pire, des décès, elle n'avait pas le droit d'échouer, elle ne pouvait pas se le permettre, elle devait impérativement réussir. Elle leva son épaule, puis son bras, et enfin la main dans laquelle elle tenait fermement l'ampoule qui aurait dû remplacer celle qui avait grillée depuis maintenant cinq heures. La tension était à son comble à l'intérieur des locaux du comité d'éthique. Chacun retenait sa respiration, attendant de savoir si oui ou non, ils allaient devoir attendre une heure de plus que le technicien vienne changer leur ampoule défectueuse.
Je ne saurais vous dire pourquoi,
Mais c'est mon corps qu'il a choisi.
Une puissance a investi
Le petit être d'autrefois.
Je sens en moi son toucher froid.
Je comprends alors toutes ses peur,
Ses craintes, ses doutes et son malheur.
Comme moi, il est une proie.
Il pense qu'il se sert de moi,
Que je ne suis qu'un simple outil
Destiné à prêter sa vie,
Mais au fond, je reste le roi.
Moi, maître de son désarroi,
Geôlier d'une divinité,
Je fais en toute humilité
Le choix de lui laisser le choix.
—
Il déchaîne sa fureur, son tourment.
Il tente de faire comprendre au monde
L'envergure de son don immonde.
Au fond, il s'agit de son testament.
Lui, dépassé par les événements,
S'est abandonné à ses émotions.
Cet enfant n'a aucune ambition,
Il s'est abandonné aux éléments.
Le Dr. Zap assiste au licensiement de ses collègues et on lui demande faire comme si de rien n'était.
Comme nous le savons, la Fondation SCP, Sécuriser Confiner Protéger, existe depuis plusieurs milliers d'années. Cela implique que la désignation que nous utilisons tant, SCP, a été soumise à un grand changement intellectuel tout au long de l'évolution de notre civilisation.
Pour rappel, un SCP est, de nos jours, le terme employé afin de désigner quelque chose que nous qualifions d'anormal, c'est-à-dire quelque chose qui semble aller à l'encontre de certaines lois physiques.
Cependant, le terme SCP a-t-il conservé la même signification que celle qu'il avait il y a plus de deux-milles ans ?
Nous allons voir dans un premier moment qu'il semble s'être modifié au fil du temps. Nous verrons dans un second moment que les axes principaux de sa définition son restés les mêmes. Nous verrons dans un ultime moment que le terme SCP est peut-être voué à conserver le même sens tout au long de son existence.
Nous pouvons dans un premier moment conjecturer selon les observations qui se sont établies au cours de notre évolution que le terme SCP a bel et bien changé.
Tout d'abord, autrefois, tout pouvais être qualifié de SCP. La seule réelle condition pour que quelque chose soit nominé ainsi était que ça soit quelque chose de tout simplement inhabituel.
Il regrettait terriblement son choix. « Quelle idée à la con. », se disait-il. Il avait décidé pour une fois de suivre ses collègues au bar, histoire de décompresser après le travail. Ça n'était pas dans ses habitudes. Lui était plutôt du genre à rentrer le plus vite possible chez lui, à se cuisiner une assiette de pâtes, et à manger en regardant quelques polars à la télé.
C'était sa routine. Il se levait, allait au boulot avec sa vieille berline familiale, puis rentrait le soir. D'ailleurs, il se demandait encore pourquoi il avait acheté cette voiture. Le vendeur lui avait dit qu'elle était idéale pour une famille. Il n'en avait pas, mais il ne sait toujours pas pourquoi, cet argument lui avait plu.
Une fois installé dans son bureau, il passait la journée à jouer au démineur. Il sortait à huit heures précisément pour prendre un café à la machine, puis retournait devant son PC. Il n'avait pas le niveau pour faire un travail sérieux. S'il était là, c'était uniquement parce que son père avait été le mentor et ami du directeur actuel. Après la mort de son père, le nouveau directeur n'avait pas pu se résigner à le licencier. Cela faisait donc une quinzaine d'années qu'il se levait le matin pour aller jouer au démineur.
Ils avaient bien essayé de lui donner une formation, il avait fait médecine après tout, il n'était pas totalement stupide. Mais il faut croire que ce métier ne l’intéressait pas étant donné le peu d'intérêt qu'il avait porté aux travaux qui lui ont été assignés. Les autres employés s'étaient habitués à le voir déambuler dans les couloirs le matin, puis s'enfermer dans son bureau l'après-midi. Ils n’essayaient même plus de lui adresser la parole, ils s'y étaient fait.
Ce matin là, la journée avait mal débuté. Sa voiture avait calé. Il était arrivé une bonne heure à la bourre, son PC refusait de s'allumer, et pour couronner le tout, la machine à café était hors-service. Peu de temps avant la fin de la journée, il était sorti de son bureau. C'est là que cet agent lui a proposé de venir au bar avec d'autres collègues. Il n'avait jamais parlé avec cet agent auparavant, mais il le voyait souvent puisqu'il était chargé de surveiller ce bâtiment. Alors il s'était dit qu'après tout, évacuer toute la tension qu'il avait accumulée dans la journée ne pouvait pas lui faire de mal.
Si seulement il avait su. La soirée se déroulait bien, il avait pris deux verres de Jack Daniels et voyait un peu trouble. Il n'avait jamais bien tenu l'alcool après tout, alors pourquoi est-ce que ça changerait aujourd'hui ?
Il s'était fait discret, laissant ses collègues conter quelques anecdotes et riant lorsqu'ils avaient fini. On lui avait demandé comment il avait fini ici, il avait préféré éviter le sujet en marmonnant une réponse inaudible et en proposant par la suite de payer sa tournée. Il ne savait plus comment, mais il avait fini par accepter un concours de qui pouvait boire le plus de bière sans respirer. Évidemment c'était perdu d'avance, et pourtant il avait parié que s'il perdait, il accompagnerait les agents dans leur prochaine expédition. Il ne se souvenait plus de ce que l'autre était censé faire en retour, mais c'était sans importance, tout est allé si vite. En quelques secondes, sa tête s'était mise à tourner et il était finalement tombé par terre.
Le matinée qui suivit fut chargée. On l'avait briefé sur la mission et on lui avait expliqué les règles de base concernant la sécurité. C'était une mission à priori classique, sans grosse difficulté. L'équipe était chargée d'aller dans un portail les menant dans une sorte de gigantesque intestin de galeries souterraines et d'en parcourir une grande partie afin de cartographier la zone. Le "nouveau" était chargé de faire un rapport sur la flore qui aurait pu y pousser. La mission était simple, claire, et ne devait pas prendre plus d'une demi-journée.
Le sol de la caverne était humide. Les couloirs restaient définitivement vides. « Quelle idée à la con ! » hurla-t-il. Cela faisait au moins deux heures, ou peut-être plus, qu'on lui avait ordonné de rester là. Tout ne s'était pas passé comme prévu.
C'est Marco qui a disparu le premier. Il marchait à l'arrière du groupe avant de soudainement disparaître, comme arraché par une force surnaturelle vers l'arrière. Tous les membres du groupe étaient reliés les uns aux autres avec une corde passant par leurs mousquetons respectifs. Lorsqu'il a été attrapé, l'ensemble du groupe a été renversé. Les autres agents s'étaient alors mit à faire feu dans la direction vers laquelle ils étaient amenés, mais cela n'eu aucun effet si ce n'est d'intensifier la traction exercée par la quelconque chose qui se trouvait dans le noir. Finalement, c'est Barbara qui finit par sectionner la corde avec son couteau malgré les cris d'affolement de Marco. Le temps qu'elle avait passé à couper la corde avait semblé interminable. Marco n'avait cessé de lui parler de ses fils, de sa femme, mais Barbara l'avait littéralement ignorée. Marco avait finalement disparu dans l'obscurité la plus opaque.
Ensuite ça a été au tour de Pierre de disparaître, mais cette fois, ça n'était pas quelque chose d'anormale, c'était un accident, un simple et stupide accident. C'est au moment de passer un gouffre que Pierre a chuté. Une roche friable s'était dérobée sous ses pieds. Encore une fois ce fut la corde qui le retenu, et encore une fois, Barbara prit la décision de couper la corde malgré les hurlements de panique de Pierre. Les ténèbres des profondeurs de la grotte l'avaient alors dévoré en une fraction de seconde, étouffant son cri désespéré au passage.
Comme pour les narguer un peu plus, le reste de la plateforme d'où était tombé Pierre fini par tomber à son tour, empêchant tout retour en arrière. Le docteur, terrorisé, ne pouvait alors compter plus que sur Barbara, une agent expérimentée qui avait connu des situations bien pires que celle-ci, mais qui semblait malheureusement ne pas hésiter à abandonner ses coéquipiers pour sauver sa peau.
Cela faisait longtemps qu'il attendait son retour. Il en était venu à la conclusion qu'elle l'avait abandonné. L'attente était devenue interminable, il en avait même oublié la direction par laquelle il était venu deux heures… Ou non, trois heures auparavant. Il ne savait plus vraiment. Il avait fini par éteindre sa lampe pour économiser la batterie mais l'atmosphère morbide et sinistre l'entourant avait fini par le pousser à la rallumer.
Il ne pouvait plus attendre sans rien faire. Il se leva avec la ferme intention de sortir de ce maudit labyrinthe. Il regarda ce que lui avait laissé Barbara : une lampe-torche, un peu de provisions, et un pistolet. Elle lui avait vaguement expliqué comment s'en servir, il avait fait de son mieux pour ne pas montrer son dégoût pour les armes à feu. Cet univers avait beau être considéré comme sûr, la disparition mystérieuse de Marco avait prouvé le contraire. Il regarda la photo de famille qui traînait dans son porte-feuille, puis s'engouffra dans un des nombreux tunnels.
La lumière de sa lampe-torche ne faisait pas le poids face à la noirceur des murs de la caverne. L'air dont cette grotte était emplie semblait même absorber les rayons jaunâtres. Pas grave, il n'avait pas peur du noir, en tous cas, il n'en avait plus peur depuis une heure au moins. Marcher dans les ténèbres aura finalement permis de guérir l'une de ses plus grandes peurs. Oui, à son âge, il avait encore peur du noir. Il aimait se justifier en disant que travailler à la Fondation ne pouvait pas enlever cette crainte, mais au fond il savait que cette peur était uniquement dû au fait qu'il n'avait jamais osé l'affronter. Voilà qui il était, un lâche abandonnant à la moindre difficulté sans jamais se battre.
Des souvenirs remontaient. Ceux de lui en train de pleurer dans son lit quand il était gosse. Pleurer dans son lit car il avait peur du noir, mais que cette même peur l'empêchait d'aller jusqu'à l'interrupteur de sa chambre pour allumer la lumière. C'était un beau résumé de sa vie, il n'avait jamais rien gagné car il ne s'était jamais battu. Avoir combattu sa peur du noir était pour lui une grande victoire. Si seulement il s'était attendu à devoir combattre quelque chose de bien plus gros qu'une simple peur…
Il venait d'être plaqué au sol, sa lampe-torche lui avait glissé des mains pour finalement tomber dans un profond gouffre. Il voulait hurler, mais une main était plaquée sur sa bouche. Malgré les ténèbres, il parvint à reconnaître la personne qui se tenait face à lui : c'était Barbara. Elle haletait. Elle attendit qu'il se soit calmé avant de retirer sa main, puis elle pointa du doigt une direction. Les quelques rayons de lumière filtrant par une cavité permirent de distinguer le cadavre de Marco, ou plutôt, de ce qui avait été Marco. Sans vraiment le lui dire, Barbara lui avait fait comprendre la gravité de la situation.
Elle lui avait finalement tout expliqué, comment elle s'était retrouvée là, pourquoi elle n'était pas revenue le voir, et surtout, comment elle comptait sortir. La sortie ne se trouvait en réalité qu'à quelques dizaines de mètres de leur position, mais malheureusement, une bête en gardait l'unique passage. C'était une sorte d'insecte géant dont l'abdomen avait la particularité d'être parcouru par une multitude de veines luminescentes. Cela procurait un peu d'éclairage dans cette sinistre caverne, caverne qui s'apparentait plus à un ossuaire étant donné le nombre incalculable d'ossements empilés les uns sur les autres et l'odeur fétides et nauséabondes qui envahissait les lieux.
Le plan de Barbara était simple, chacun d'eux devait se mettre à une des extrémités de la grotte, puis la combattante avait alors pour consigne de hurler afin d'attirer la bête et de lui laisser le champ libre pour courir jusqu'à la sortie. Il était plein d'admiration pour le courage de cette femme, il en était même venu à oublier son instinct de survie sauvant cruel pour ses compagnons…
Ils étaient en place, il attendait le signal en retenant son souffle, c'est alors qu'un caillou vint bruyamment tomber à ses pieds. Le bruit était minime mais d'un silence aussi parfait, il parut être une avalanche. Cela allait sans aucun doute attirer la bête, mais pourquoi Barbara ne criait-elle pas ? Il compris lorsqu'un second caillou tomba à coté de lui, c'est elle qui les lançait. Elle voulait attirer le monstre sur lui, c'était une trahison, et cela marchait plutôt bien. La bête tourna ses immenses mandibules dans sa direction et se rua vers lui, heureusement, elle semblait incapable d'y voir dans le noir et se dirigeait donc grâce aux sons ambiant. Barbara profita de cette occasion pour se jeter dans le trou menant dans l'univers d'origine. Il était désormais seul face à une monstruosité qui faisait pas loin de trois fois sa taille. Il se souvint que Marco avait lui aussi une lampe-torche. Il ramassa une pierre et la lança, ce qui détourna quelques secondes l'attention de la créature. Ces quelques secondes lui permirent de se ruer sur le cadavre de l'agent et de saisir sa lampe. Il l'alluma afin de s'assurer de son bon fonctionnement, puis courut avec afin d'attirer le regard du prédateur. Son plan était parfait. Le monstre était encore à sa poursuite, les cavernes étroites limitaient les mouvements de la bête. Il changeait constamment de direction afin de briser l'élan de la créature. Puis il s'arrêta devant un énorme ravin. Le monstre le chargea à une vitesse telle qu'il aurait pu y laisser la vie, mais le docteur avait tout prévu. Il se jeta au dernier moment sur le coté en laissant la créature continuer sur sa lancée et chuter dans le précipice. Il avait réussi, il était vivant, finalement, il n'était pas qu'un bon à rien, il n'en revenait pas lui-même, puis il se souvint de la récente trahison, et c'est avec une haine profonde envers Barbara qu'il rejoignit la sortie de cet univers cauchemardesque.
Quand il émergea du trou, Barbara rata un battement. « Comment lui, a-t-il pu survivre ? » devait-elle se dire. Malheureusement elle avait exposé sa version des faits, et le docteur fut mis en joue par les agents à proximité. La tension était palpable. Il savait qu'il était condamné, les agents qui le pointaient étaient tous des amis très proche de Barbara et il pouvait lire dans leurs yeux leur envie de tuer celui qui a trahit leur amie. Tout cela était faux évidemment, mais à quoi bon le leur dire, il n'avait aucune chance de les convaincre, les supplier aurait été inutile, il allait être exécuté sur le champs, il le savait, mais les agents le sous-estimaient. À leurs yeux il n'était qu'un bon à rien. Il avait eu le temps d'observer le comportement des gardes toutes ces années, et il voyait très bien que pour eux il ne représentait aucune menace réelle. Il sortit alors le pistolet jusqu'à présent caché dans son pantalon. Il y avait encore quelques heures, il aurait été incapable de faire ça. Il se serait soumis à l'autorité des gardes immédiatement, puis aurait fini sa vie quelques secondes après, une balle entre les deux yeux et un rapport d'incident trafiqué en guise de testament, mais il n'était plus comme avant, maintenant, il savait qu'il pouvait gagner, et il avait décidé que plus jamais il ne perdrait à nouveau. Il visa Barbara. Leurs deux regards se rencontrèrent, puis il pressa la détente. Il aurait du s'en douter, c'était prévisible, pourquoi aurait-il eu une arme chargée s'il était censé servir d'appât ? L'arme cliqueta sans faire sortir le moindre projectile, Barbara sourit. Il se dit encore une fois pour lui-même : « Mais quelle idée à la con… ». Son funeste destin lui semblait désormais inévitable, mais ce qu'il n'avait pas réalisé immédiatement, c'est que le fait qu'il soit persuadé que son arme était chargée avait lourdement remit en cause la version de Barbara. Les gardes se regardèrent, il doutaient de leur amie. Elle, était en panique, elle commençait à leur dire qu'elle ne savait pas pour l'arme, elle tendait ses mains vers eux, mais eux les repoussaient sans même daigner la regarder. C'est alors que d'un sursaut de haine et de rage, elle se redressa et sauta sur le docteur. Les agents n'avaient pas encore pris leur décision et ils ne savaient pas en faveur de qui intervenir. Barbara enchaînait les coups de poings. Elle avait passé de nombreuses heures en salle d'entraînement, cela ne faisait nul doute. Le docteur sentait ses mâchoires se faire broyer par le marteau piqueur qui se tenait sur lui, il tendit désespéramment ses mains sur le côté dans le but de trouver la moindre chose pouvant lui être utile, puis c'est là qu'il attrapa son pistolet vide qui avait été projeté lors de son agression. Il le saisit et il abattit avec vigueur la crosse de l'arme sur le crâne de son opposante. Elle fut assommée sur le coup et s'écroula de tout son poids sur le docteur. Il se dégagea et se redressa. Les autres agents étaient bouches-bées, puis finalement, l'un d'eux prit la feuille sur laquelle avait été résumée la version de Barbara, puis il la déchira.
personnages : 1534 2978 4463
2978 était allongé sur son matelas, somnolent, attendant patiemment que le sommeil vienne le chercher. Ça aurait été le cas si la porte séparant le quartier carcéral du reste du complexe ne s'était pas ouverte dans son grincement métallique habituel, suivi de près par la marche rythmée des nombreux gardes que seule la cadence désynchronisée de quelques nouveaux venus venait perturber. Les autres détenus se réveillèrent eux aussi. L'on pouvait entendre des paris se créer sur qui crèvera le premier. 4463 était très fort à ce jeu là, certainement une sorte de sixième sens, très utile en tout cas pour obtenir du rab à la cantine.
Les bruits de pas cessèrent et un des gardes lança une suite de directive aux nouveaux. Rien qui ne sorte de la petite routine qui s'était installée depuis que 2978 était là. Ce dernier ne voyait rien à la scène depuis sa cellule, mais pouvait très aisément s'imaginer ce qui se passait rien qu'avec les sons. Lui aussi était déjà passé par là. Tout le monde l'était.
Le premier détenu de la file se vit assigner son matricule ainsi que sa cellule, et un garde l'y emmena. De même pour le second. C'est finalement le troisième qui retint l'attention de 2978. Il venait d'être placé dans la cellule adjacente, celle où avait été 6362 avant d'être assigné à un nouveau SCP et de ne jamais en revenir. Un brave type ce 63', mort pour avoir pioché le mauvais papier.
C'était la système que les gardes avaient trouvé pour affecter les classes-D aux SCPs les plus dangereux. Un bol et des papiers avec le matricule de chaque SCP. Ceux qui n'avaient pas de chance piochaient l'équivalent d'une condamnation à mort, en plus douloureux, mais ceux qui, comme 2978, rencardaient le chef de la sécurité sur l'activité au sein du département carcéral n'avaient jusque là encore jamais pioché la moindre assignation risquée.
SCP
Objet # : SCP-XXX-FR
Niveau de Menace : Vert ●
Classe : Sûr Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : Le site d'entrée de SCP-XXX-FR doit être surveillé par deux (2) agents de la Fondation munis d'armes létales. Un poste de garde est mis à leur disposition afin d'assurer une présence continue. La durée d'un tour de garde ne doit pas excéder huit (8) heures.
MISE À JOUR : Suite à la désertion des agents en poste, le cloisonnement de l'entrée vers SCP-XXX-FR a été ordonné. Voir l'incident XXX-FR-I-1 pour plus d'informations.
MISE À JOUR : Étant donné l'événement XXX-FR-E-1, la condamnation de l'entrée a été estimée comme entravant les possibles phénomènes liés à SCP-XXX-FR et limitant ainsi les études pouvant être menées. Par conséquent, de nouvelles mesures de confinement ont été décidées. Le site d'entrée de SCP-XXX-FR doit être surveillé par trois (3) deux (2)1 agents de la Fondation munis d'armes létales et d'armes neutralisantes et ne se connaissant pas l'un et l'autre. Les agents doivent porter un casque avec vitre opaque et empêchant toute communication orale. Les agents doivent ignorer les informations connues à ce jour sur SCP-XXX-FR. Les agents doivent être enchaînés à une masse fixe présente sur le site pendant toute la durée de la garde. Chaque agent a pour ordre d'utiliser son arme non-létale sans sommation sur son coéquipier si celui-ci tente de se défaire de ses liens. Les tours de garde ne doivent pas excéder quatre (4) heures. Chaque individu arrivant sur site doit décliner son identité à la suite d'une sommation des gardes. Après trois (3) sommations sans réponse, l'individu doit être abattu. Dans le cas de l'apparition d'une entité SCP-XXX-FR-N, les agents ont pour ordre d'utiliser leur arme neutralisante sur ce dernier et d'envoyer un signal radio au Site-███ (ce dernier enverra une équipe spécialisée sur place).
Description : SCP-XXX-FR désigne un ensemble de cavités souterraines situées dans la forêt adjacente à la commune de ██-█████ en █████████. Pour une raison encore inconnue, l'ensemble des individus qui sont entrés à l'intérieur de SCP-XXX-FR sont à ce jour portés disparus.
SCP-XXX-FR contient en son sein plusieurs types d'entités. SCP-XXX-FR-N désigne les individus humains observés comme entrant ou sortant de SCP-XXX-FR. N est à remplacer par le numéro identificateur de l'instance. SCP-XXX-FR-KERNEL (abrégé en SCP-XXX-FR-K) désigne la ou les entités présentent dans SCP-XXX-FR qui ne sont pas des instances SCP-XXX-FR-N. IMPORTANT : Aucune information connue sur SCP-XXX-FR-K n'est fiable à ce jour. Il peut tout autant s'agir d'une entité biologique que d'un phénomène anormal ou même d'un simple concept abstrait.
Pour une raison à ce jour encore inconnue, les individus pénétrant dans SCP-XXX-FR semblent ne pas vouloir en ressortir Les premières hypothèses sur ce sujet ont supposé une sorte d'emprise mentale, mais il semblerait que les SCP-XXX-FR-N (ainsi requalifiés après leur entrée dans SCP-XXX-FR) conservent la totalité de leurs capacités de discernement et de réflexion. Par conséquent, l'existence d'un SCP-XXX-FR-K est de ce fait supposée.
SCP-XXX-FR-K serait l'entité poussant les instances SCP-XXX-FR-N à rompre tout contact avec le monde extérieur et à rester enfermés au sein de SCP-XXX-FR. Aucune information supplémentaire n'est disponible à son sujet si ce n'est que son existence remonte au minimum à ██ ans (date des premières disparitions enregistrées dans la région).
La force de persuasion de SCP-XXX-FR-K serait telle que même des agents endoctrinés par la Fondation (voire incident XXX-FR-I-3) ont rompu le contact. Les instances SCP-XXX-FR-N sont prêtes à subir des mutilations physiques pour pouvoir rester à l'intérieur de SCP-XXX-FR. De plus, certaines portions menant plus profondément dans SCP-XXX-FR ont désormais été piégées par des instances SCP-XXX-FR-N (voire l'incident XXX-FR-I-4).
La galerie menant à SCP-XXX-FR-K ne nécessite pas d'équipement spécifique pour descendre, mais la remontée est impossible sans matériel adapté, néanmoins la plupart des individus portés disparus possédaient un tel équipement.
Addendum XXX-FR-A-1 : SCP-XXX-FR a été découvert le ██/██/197█ dans la forêt avoisinant la commune de ██-█████ en █████████ suite à une enquête de la Fondation en lien avec la disparition de plusieurs spéléologues dans la région. La Fondation a d'abord pensé à des accidents, la zone étant une ancienne galerie minière à l'abandon et présentant des éboulis fréquents, mais la disparition de membres du personnel assigné à l'enquête (des spéléologues aguerris de la Fondation) a remis cette hypothèse en doute. La plus ancienne disparition recensée dans la zone remonte au ██/██/189█ mais rien ne permet de la relier de source sûr à SCP-XXX-FR.
Addendum XXX-FR-A-2 : Un bâtiment de la société d'exploitation minière adjacent au site présentait un monte-charge toujours fonctionnel à l'heure actuelle (alimenté par un groupe électrogène possédant encore un tiers de ses réserves de fuel). Le bâtiment n'était cependant pas accessible depuis l'extérieur (portes verrouillées depuis l'intérieur) avant que la Fondation ne force l'entrée principale. Ainsi, il a été conclu qu'aucun individu n'a été en mesure d'entrer dans ce bâtiment.
Addendum XXX-FR-A-3 : Suite à l'événement XXX-FR-E-1, il a été admis que les instances SCP-XXX-FR-N étaient en mesure de rejoindre la surface à l'aide de leur équipement. Cependant, depuis l'événement XXX-FR-E-1, aucune autre instance n'a été observée. La capture de SCP-XXX-FR-6 a dû les alerter sur la présence de gardes à l'entrée de SCP-XXX-FR.
Rapport d'incident du 29/07/████
Griefs :
- Disparition des agents I. ███ et Q. █████ et reclassification en SCP-XXX-FR-1 et SCP-XXX-FR-2.
Rapport : Les agents I. ███ et Q. █████ semblent être allés explorer SCP-XXX-FR. Ils ne sont jamais revenus après cela.
Rapport d'incident du 02/09/████
Griefs :
- Disparition de l'agent J. ██████ et reclassification en SCP-XXX-FR-3.
- Rétrogradation des agents H. ████ et L. █████ pour faute grave.
- Perte d'une arme létale.
Rapport : Les agents H. ████, J. ██████ et L. █████ étaient de garde à 19h58, heure de l'incident. D'après les deux témoins H. ████ et L. █████, l'agent J. ██████ semble s'être dirigé vers l'entrée de SCP-XXX-FR par "curiosité" (toujours selon les témoins). Malgré les consignes de le neutraliser, les deux agents semblent avoir eu une hésitation. L'agent J. ██████ en a alors profité pour s'enfoncer plus profondément dans la galerie de SCP-XXX-FR. Les agents H. ████ et L. █████ n'ont pas été en mesure de le rattraper.
Rapport d'incident du 20/09/████
Griefs :
- Disparition des six (6) membres de l'unité d'exploration 12-B et reclassification en SCP-XXX-FR-4 à SCP-XXX-FR-9.
- Perte de six (6) armes létales.
- MISE À JOUR : la zone présente désormais des pièges artisanaux conçus par des instances de SCP-XXX-FR-N fait avec le matériel appartenant à l'unité portée disparu.
Rapport : L'unité d'exploration avait pour but d'atteindre les niveaux inférieurs de SCP-XXX-FR. L'opération s'est déroulée sans accroc pendant la descente, mais à 123 mètres de distance, le câble de communication reliant l'unité à la surface a été rompu. L'analyse semble montrer qu'il a été coupé par un couteau de qualité militaire similaire à ceux des membres de l'unité.
L'unité n'est jamais ressortie.
Rapport d'incident du 15/11/████
Griefs :
- Disparition de D-6505 et reclassification en SCP-XXX-FR-10.
Rapport : Étant donné la présence d'individus armés dans SCP-XXX-FR et leurs motivations étant toujours indéterminées, il a été estimé plus sûr de n'envoyer qu'une seule personne afin de garantir une certaine discrétion lors de cette expédition. D-6505 a par conséquent été formé et équipé pour cette mission. Il a de plus été équipé d'une caméra et d'un câble relié à son bras dans le but de l'empêcher de rejoindre SCP-XXX-FR.
La première partie de la descente s'est bien passée malgré les quelques pièges de fortune observés mais évités. Arrivé à une distance d'environ 164 mètres, une vive lumière (probablement artificielle) a pu être observée depuis la caméra mais la source n'était pas visible. Malgré les consignes données par le responsable de l'opération, D-6505 n'a pas filmé la source et a ignoré la consigne l'incitant à faire demi-tour. Des voix ont par la suite été entendues. La caméra a ensuite été retirée du casque de D-6505 et détruite sur le sol (possiblement par lui). La décision de remonter D-6505 a été décidée.
La seule chose qui a pu être remontée de D-6505 est son bras. Après analyse, les lésions semblent dues à un couteau de qualité militaire comme ceux que possédaient les membres de l'unité 12-B. Rien ne permet de déterminer si ces mutilations ont été faites avec ou sans l'accord de D-6505.
Événement du 19/12/████
Détail de l'événement : Le 19/12/████ à 22h12, pendant le tour de garde des agents M. ████ et Y. ████-███, une instance de SCP-XXX-FR-N a été observée sortant de SCP-XXX-FR. Elle a été immédiatement maitrisée par les agents en poste et a été transférée au Site-███ pour interrogatoire. Cette instance a été identifiée comme étant SCP-XXX-FR-6, anciennement l'agent C. ██████. SCP-XXX-FR-6 a cependant tenté de se pendre dans sa cellule avant l'interrogatoire. Cette instance est désormais dans le coma. L'interrogatoire a donc été reporté à son réveil.
Événement du 25/12/████
Détail de l'événement : Le 25/12/████ à 01h58, un individu a pu être observé par les caméras de surveillance en train d'observer au travers des vitres extérieures du département médical dans lequel se trouve SCP-XXX-FR-6 (voir XXX-FR-E-1). Il n'a pas été possible visuellement d'identifier l'individu en question, mais son uniforme étant celui de l'unité 12-B, il a été noté qu'il s'agissait d'une des entités SCP-XXX-FR-N. Il est important de noter cependant qu'aucun mouvement n'a été observé à l'entrée de SCP-XXX-FR. L'existence d'une entrée secondaire dans SCP-XXX-FR toujours en service a donc été supposée.
Objet # : SCP-XXX-FR
Niveau de menace : Vert ●
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-XXX-FR doit être confiné dans une cellule pour humanoïde. Il est interdit à l'agent ███████ de rendre visite à SCP-XXX-FR. Étant donné la coopération dont fait preuve SCP-XXX-FR, sa cellule s'est vue attribuer une bibliothèque dont les ouvrages sont renouvelés régulièrement ainsi qu'une chaîne Hi-Fi et de plusieurs CDs.
Description : SCP-XXX-FR est une femme nommée ████ ██████ et qui résidait à █████████ en ██████████.
Son anomalie est visible de 20h à 8h. Pendant cette période, SCP-XXX-FR prends la forme d'une poupée inerte. Pendant toute cette durée, SCP-XXX-FR est incapable de bouger et de parler, mais peut néanmoins entendre les sons ambiant et ressentir lorsqu'on la touche. Elle ressent par conséquent aussi la douleur.
La transformation se fait en environ une minute. Lorsque SCP-XXX-FR est sur le point de se transformer en poupée, la taille de ses membres diminue et les pores de sa peau s'élargissent jusqu'à prendre une texture de tissu. Ses yeux prennent une teinte de plus en plus opaque jusqu'à devenir totalement noirs. Ses cheveux, eux, sembles conserver leur texture habituelle mais leur taille diminue grandement. Les orifices de SCP-XXX-FR s'obstruant au cours de la transformation, il est impossible de savoir en quoi sont composés les organes de SCP-XXX-FR sous forme de poupée. La transformation poupée vers humaine suit le processus inverse.
L'anomalie de SCP-XXX-FR a été découvert par l'agent ███████ le ██/██/████ mais celui-ci a préféré la cacher à la Fondation qui a finalement appris l'existence de SCP-XXX-FR le ██/██/████.
SCP-XXX-FR et l'agent ███████ semblent être tombés amoureux avant que l'anomalie de SCP-XXX-FR ne soit découverte par ce dernier. L'agent ███████ affirme avoir caché à la Fondation l'existence de SCP-XXX-FR car selon ses mots elle ne représentait pas une menace. Il a été jugé que les sentiments que l'agent ███████ avait envers SCP-XXX-FR faussaient son jugement et qu'il ne devait pas y avoir d’exception concernant le confinement d'individus anormaux.
Les messages à droite sont ceux de SCP-XXX-FR.
Salut, ça te dit qu'on aille au cinéma un de ces quatre ?
Demain il y a une séance à 20h30, ça te va ?
19h58 - █████████
Je peux pas. Désolée.
████ - 19h59
On est pas obligés d'y aller demain si tu peux pas. Jeudi ça te va ?
T'es là ?
20h02 - █████████
Objet # : SCP-XXX-FR
Niveau de menace : Jaune ●
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : La propriété où est situé SCP-XXX-FR a été racheté par la Fondation. Deux agents de la Fondation sous couverture de vigiles doivent veiller sur SCP-XXX-FR en permanence. Entrer dans SCP-XXX-FR est formellement interdit excepté lors des tests.
Il est fortement déconseillé de rester plus de trois (3) minutes à l'intérieur de SCP-XXX-FR.
Description : SCP-XXX-FR est un manoir situé à ███████ en ██████. Bien que de l'extérieur, le bâtiment semble ne posséder aucune anomalie, lorsque l'on ouvre une porte à l'intérieur de SCP-XXX-FR, la pièce qui se trouve derrière n'est jamais la même. Lorsque l'on referme la porte puis qu'on la rouvre, la pièce suivante aura de nouveau changée. Cette anomalie ne semble néanmoins pas affecter la porte d'entrée qui mène systématiquement à un hall.
Des instances de SCP-XXX-FR, nommées SCP-XXX-FR-1 et SCP-XXX-FR-2, sont présentes à l'intérieur de celui-ci.
Les instances de SCP-XXX-FR-1 sont des humanoïdes de petite taille ne se laissant pas approcher et semblant être capables de contrôler l'anomalie de SCP-XXX-FR. Il semblerait que les instances de SCP-XXX-FR-1 tenteraient de guider les intrus la pièce où est situé SCP-XXX-FR-3.
Les instances de SCP-XXX-FR-2 sont des armures de chevaliers en exposition. Lorsqu'un intrus reste plus de trois (3) minutes à l'intérieur de SCP-XXX-FR, elles s'animent et tentent alors de le tuer grâce à leurs épées. Elles sont cependant lentes et ne semblent pas capables de contrôler l'anomalie de SCP-XXX-FR.
SCP-XXX-FR-3 est une âtre de cheminée située dans une pièce qui ne semble pouvoir être atteinte que grâce à l'aide de SCP-XXX-FR-1.
TRADUCTION
RESSOURCES
Vidéos sur la noblesse hongroise du 16-18ème
https://www.youtube.com/watch?v=vlmTmw_ZHbw